Pour les Français, les chasseurs ne sont pas les premiers écologistes de France

Les résultats du sondage Ipsos/One Voice de septembre 2021 vont largement dans le sens des amoureux de la nature et des animaux. Plusieurs de nos enquêteurs ont passé trois ans infiltrés auprès des chasseurs, sur une large partie du territoire français. Notre association a ainsi notamment dénoncé en images la cruauté du déterrage des blaireaux et des renards, le plaisir de massacrer les animaux dans des enclos de chasse, ou encore des propos inédits de Willy Schraen. Les chasseurs ont menacé les autorités et obtenu des passe-droits, qui ont largement été dénoncés entre autres pendant le confinement. En plus du sondage, voici de nouvelles images exclusives.

Seul un Français sur cinq est favorable à la chasse

Depuis 2018 et notre précédent sondage sur le sujet, les arguments contre la chasse progressent (« cruelle », « d’un autre âge » et « polluante »), en particulier chez les hommes, tandis que l’idée selon laquelle la chasse fait partie du patrimoine culturel français régresse fortement (de 6 points).

De même la chasse en enclos, dont nous avons rapporté des images d’infiltration, suscite un rejet clair : 83 % se prononcent pour son interdiction. L’interdiction de chasser des animaux dont les espèces sont en mauvais état de conservation fait sens pour neuf Français sur dix (un chiffre en forte progression : 7 points de plus). De même dans les espaces protégés ou durant la période de reproduction, preuve que la sixième extinction de masse touche les Français, qui ne comprennent pas comment on peut toujours chasser des animaux qui disparaissent.

Par ailleurs, il n’y a pas d’adhésion à l’idée selon laquelle les chasseurs seraient les premiers écologistes de France (66 % ne sont pas d’accord, dont 32 % pas du tout).

Les Français veulent pouvoir se promener sans danger dans la nature pendant le week-end et les vacances

Pour plus de huit Français sur dix la chasse pose des problèmes de sécurité pour les promeneurs. Plus de six Français sur dix considèrent d’ailleurs que la chasse n’est pas un loisir comme un autre, et 93% d’entre eux approuveraient une obligation pour les chasseurs de passer une visite médicale annuelle avec contrôle de la vue… Les trois-quarts des personnes déclarant habiter près d’une zone de chasse disent d’ailleurs la craindre et adapter leur comportement. Les femmes en particulier. Quatre de ces habitants sur dix ont déjà été confrontés à des faits choquants liés à la chasse. Un chiffre qui, sans représenter la majorité, est toutefois très préoccupant.

L’instauration des mesures d’interdictions que nous demandons pour réformer radicalement la chasse suscitent largement l’approbation des Français. Il y a cinq ans nous demandions par exemple aux côtés de nos partenaires, le « dimanche sans chasse », en nous appuyant sur le sondage Ifop/ASPAS/One Voice réalisé en septembre 2016, qui relevait que 78 % de Français souhaitait interdire la chasse le dimanche. Depuis 2018 et aujourd’hui encore, ils sont 82% à se déclarer pour une interruption de la chasse deux jours par semaine dont le dimanche ainsi que durant l’intégralité des vacances scolaires. S’ancre donc dans notre société une attente plus importante encore.

Pas d’opposition nette entre urbains et ruraux au sujet de la chasse

Dans le même temps, l’étude d’opinion montre bien qu’il n’y a pas d’opposition entre « urbains » et « ruraux » sur le sujet ; et le sentiment que la chasse serait d’une manière ou d’une autre bénéfique est même en recul chez ces derniers. Les chasseurs ne peuvent donc se proclamer porte-parole du monde rural contre les citadins. D’autant plus que les ruraux rejettent les élevages pour les relâchers encore davantage que l’ensemble de la population (82 %, soit une progression de 21 points en trois ans !).

Les chasseurs martyrisent et tuent pour leur plaisir. Les animaux sauvages sont les grands absents du débat public. Pourtant leur rôle sur la planète et dans nos vies est essentiel. Les Français le savent et ne sont plus dupes des campagnes de désinformation d’un lobby qui rétrécit mais impose encore sa loi. Plus pour longtemps.

Une enquête de trois ans en infiltration pour nos équipiers

Nos enquêteurs ont infiltré des chasses aux canards, aux pigeons avec des appelants vivants, la chasse à l’arc, aux sangliers, chevreuils, daims et cerfs… Ils ont assisté au vin servi au petit déjeuner, à la boucherie jouxtant les tableaux de chasse sanguinolents, en plus des actes qui sont, dans tous les cas, un drame pour les animaux concernés et souvent aussi pour les écosystèmes. Ils ont entendu et enregistré les propos des chasseurs sur leur plaisir de tuer, sur leurs erreurs concernant la sécurité qui peuvent s’avérer mortelles également pour des chiens et des habitants des lieux.

Au lendemain de la reprise de la chasse le 12 septembre, un dimanche… et à la veille des manifestations de chasseurs en France, nous implorons nos représentants de légiférer d’urgence pour réformer en profondeur la chasse. De même, la campagne électorale ayant déjà démarré, le lobby des chasseurs se remet en branle fortement. Au détriment de la nature et de ses habitants. Un non-sens à notre époque. Signez notre pétition pour une réforme radicale de la chasse !

Nos enquêtes dans le milieu de la chasse

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